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Dans les dernières décennies, la recherche en archéologie a été transformée par l’arrivée fracassante de méthodes scientifiques de pointe. Par exemple, on peut penser à l’analyse de l’ADN ancien qui révèle des espèces humaines disparues ou à l’analyse du carbone 14 qui permet la datation de restes organiques. Toutefois, certaines techniques de recherche ont une origine beaucoup plus ancienne; c’est notamment le cas de l’archéologie expérimentale.
On peut retracer l’origine de l’archéologie expérimentale au 19e siècle. À cette époque, des antiquaires réalisent, à tâtons et de façon aléatoire, toutes sortes d’expériences en manipulant les artefacts pour en tester les usages possibles.
Un changement survient vers le milieu du siècle, avec l’arrivée d’une approche plus scientifique. C’est à ce moment que, sous l’influence de Charles Darwin, des personnages comme Augustus Pitt-Rivers s’intéressent plus attentivement à l’utilisation et à l’évolution des objets du quotidien des sociétés passées. Par exemple, Pitt-Rivers s’est servi des reproductions de piques en panache de cervidé trouvés lors de fouilles pour en démontrer l’efficacité à creuser des tranchées.
Dans les décennies qui ont suivi, l’archéologie et l’expérimentation scientifique ont continué de se développer main dans la main. Vers 1960, l’expérimentation devient une branche à part entière de la pratique scientifique de l’archéologie.
L’archéologie expérimentale vise à mieux comprendre à quoi ont servi les artefacts dans le passé. Par exemple, comment un couteau en silex pouvait couper la viande. Pour répondre à cette question, l’archéologue utilise des reproductions d’artefacts et imite les actions qui auraient pu être réalisées avec ces outils. Il teste ainsi chaque reproduction sur plusieurs matériaux et à différents niveaux d’intensité.
Ensuite, l’archéologue procède à plusieurs analyses pour comparer l’usure des « vrais artefacts » et celle des reproductions. À la fin du processus, les reproductions qui donnent des résultats semblables à ceux visibles sur les « vrais artefacts » permettent de confirmer qu’une action similaire a été pratiquée par les humains du passé.
Chez nous, les projets de recherche expérimentale des dernières années ont contribué à améliorer notre compréhension du passé :
Ainsi, l’archéologie expérimentale nous offre une fenêtre unique sur le quotidien. Bien ancrée dans la pratique scientifique, elle continuera très certainement d’enrichir notre compréhension du passé.
Jean-Daniel Girard
Assistant de recherche
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